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26 juillet 2009

Taxi

Quand je descends, Ion est assis dans le lobby de l’hôtel. Il attend avec sa femme et une amie un taxi qui doit arriver d’une minute l’autre. Il m’accueille d’un ton un peu crispé.
- Tu vas à la gare ? Je ne pense pas qu’il y aura de la place pour quatre.
- C’est pas grave, j’irai à pieds.
Il se tortille.
- Bon, ben on verra.
20080712_Monte_Carlo_270Ion sort, revient, regarde par la porte si le taxi apparaît, retourne sur le seuil.
- Il est là, il est là !
C’est d’une voix désolée qu’il m’annonce :
- Le chauffeur a dit que ça va pour quatre. T’es prêt?
- Je finis juste de payer.
Il emporte mon sac devant l’hôtel. Trois seconde plus tard il revient comme un diable qui jaillit d’une boîte :
- Il est parti, il est parti. C’est pas possible, c’est incroyable.
Il gesticule dans tous les sens et débite un flot ininterrompu de paroles pendant cinq minutes.
« Je lui dis qu’on arrive et il part, non, mais quel idiot ! »
Il se tourne vers la réceptionniste :
- Il faut le faire revenir !
Puis il parcourt la salle dans tous les sens.
- Il est quand même pas allé à la gare. Elles ont rien dit les femmes ? J’appelle la police !
Il fonce dehors, se cogne presque à la vitre en rentrant, tourne comme une hélice.
- J’ai jamais vu ça ! Il est fou. Voilà quand on veut rendre service !
Tout à coup il aperçoit le taxi qui est de retour après avoir fait le tour du pâté de maisons. Il se précipite vers le chauffeur, brandit le poing.
- Non mais qu’est ce que ça veut dire ? Ça va pas ?
- Je n’ai pas le droit de stationner ici, monsieur.
- Pour une minute, on vous a dit qu’on arrive. Tout le monde le fait en France.
- La rue est à Monaco. Si vous êtes d’accord de payer la contravention…
Dix minutes plus tard on arrive. C’est une gare de marbre creusée dans la falaise. La plus somptueuse que j’aie vue. Au guichet Ion demande trois billets « retraités ».
- Dis-le pas à Sandra.
- A toi je pense bien qu’ils ne vont jamais te demander une preuve. Même si tu voulais sortir une carte d’identité, ils t’arrêteraient en disant « Non, non, Monsieur, on vous croit, on vous croit. »
Il retourne vers sa femme.
- Bon, on se retrouve là-bas.
Une heure plus tard, le train arrive à Cannes. Le Riviera Palace est tout près. La deuxième semaine commence.

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