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22 juillet 2011

Illusion

A Las Vegas, tout le monde sourit sur les affiches, à la télévision ou à l’accueil dans les restaurants. L’enveloppe est attirante : seins siliconés, dents blanches, rides effacées, grands hôtels à thème, paillettes, façades rénovées. Mais derrière la vitrine clinquante, les regards sont vides et les restaurants préparent tous la même nourriture servie dans de gigantesques réfectoires dont les cloisons peintes ne donnent le change qu’aux touristes d’un jour.

Las Vegas 012La croupière de cinquante ans se doit de rire aux plaisanteries répétitives du gros plein Las Vegas 017de bière qui se croit spirituel. Quelques vieux employés passent leur journée dans les toilettes, derrière des cônes de plastique jaune « Attention, sol glissant ». Ils essaient de se rendre invisibles quand un client pressé prend une ou deux minutes, entre deux donnes, pour se soulager. Les cuvettes sont toujours impeccables. Parfois un client qui vient de gagner un gros pot les remarque et leur glisse un dollar.

« Offrez-vous un sourire éclatant » proclame un panneau devant un stand dans une allée du Premium Outlet. Trois jeunes filles ont un sourire figé face à un appareil de dentiste projetant un faisceau ultra-violet. En retrait, j’observe la scène.
         Vous êtes intéressé ? s’enquiert la demoiselle en charge du stand.
         Merci, je regardais seulement.
Musique à fond, même à l’extérieur, le bruit n’est pas moins assourdissant que dans les casinos.
Dans une boutique, je choisis une paire de chaussettes. Personne n’achète qu’une chose à la fois. On m’en vend trois au prix de deux.

Las Vegas 115Las Vegas 025De retour à l’hôtel, j’entre dans l’ascenseur avec mes deux sacs pleins de T-shirts, pantalons et pulls. Un couple d’âge moyen est dans la cabine. Le mari m’accueille avec un air de connivence :
         Vous avez fait des achats ?
         Oui, oui.
Son regard s’attarde sur les sacs qui débordent.
         Avec votre femme ?
On est arrivé à mon étage, les portes s’ouvrent.
         En fait non, mais je comprends votre question.

A la piscine, un garçonnet a eu un léger malaise. Il avait probablement dû profiter un peu trop du soleil. Ce fut un branle-bas comme si un petit avion venait de s’écraser : le temps d’un souffle, six life guards, un infirmier et le responsable de la piscine se trouvèrent rassemblés autour de la chaise-longue de la maman, elle-même sommée de remplir une déclaration d’accident, une décharge et probablement un renoncement à la voie judiciaire. Elle se vit remettre une prescription de médicaments alors que le gamin était déjà assis à observer ce qui se passait. La dizaine d’officiels cernaient toujours la chaise-longue quand je suis remonté dans ma chambre, une quinzaine de minutes après cet épisode vécu de la série Urgence.



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