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6 juillet 2015

Voyage à Nice IV : Chagall et fin de séjour

2015

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   Chagall est l’unique artiste auquel un musée national a été consacré de son vivant. Le peintre s’est inspiré de scènes de la bible, notamment tirée du premier livre.
- Savez-vous ce que l’on entend par premier livre ? interroge le guide.

Marco n’éprouve aucune difficulté à trouver une réponse :
- Celui qui vient avant le deuxième.
  
Le guide, un jeune homme noiraud, piercing à l’oreille, besace d’étudiant en bandoulière, parle doucement, presque timidement. Il désigne le coin supérieur gauche d’un tableau où une main émerge d’un nuage jaune et présente à Moïse les Tables de la Loi.
- De quoi s’agit-il ?

Pas de réaction. Je souffle un début de réponse à l’oreille de Marina :
- Les tables de…

Une réponse jaillit :
- de multiplications.

Association inattendue, même pour un professeur de mathématiques.

   Après le tour guidé, je parcours avec Olivia le reste du musée. On trouve Noah planté devant un film noir et blanc sur la vie de Chagall, et le reste des élèves pêle-mêle sur le gazon devant la cafétéria.

   Vers une heure, repas sur la place Masséna. Les irréductibles optent pour le KFC, les gourmets pour des sandwiches maison confectionnés sur place. Choisissez votre pain parmi les cinq proposés, choisissez 4 ingrédients parmi 14, par exemple tomates séchées, salade, aubergine, thon, poulet, fromages, jambon crus ou cuits, saumon, courgettes, choisissez une des cinq sauces. Je pose aux élèves la question que tout prof de math. un peu sadique proposerait :

   « Si nous mangions tous les jours ici à midi un sandwich différent, combien de jours devrions-nous rester jusqu’à ce que nous les ayons tous essayé ? »
Ils se prennent au jeu. Daniela arrive à 70 jours.
  
A l’hôtel, Carl, qui résolvait en dix minutes des problèmes de certificats deux ans avant les autres, trouve assez rapidement la réponse que j’affiche sur mon téléphone portable : 68,56.
 
Daniela s’exclame :
- J’avais trouvé septante !

- Oui, en effet, mais là, il s’agit de 68,5 années !

L’après-midi, promenade guidée dans la vieille ville. Un ingénieux système de circulation d’air assurait la climatisation des anciennes traboules. Notre traversée du célèbre marché aux fleurs de la cour Saleya se conclut par un long arrêt devant un glacier suivi d’une brève visite de la cathédrale. En fin de journée, les élèves ont mérité le droit d’effectuer ce qui les motivait autant que le KFC : la visite – non accompagnée – des Galeries Lafayette et des commerces du centre ville.

Les élèves dispersés dans les boutiques, ma collègue et moi repassons devant le fameux stand des glaces Fenochio. Olivia choisit Jasmin, fleur d’oranger et pétale de rose. Aux piquants ou pétillants sorbets cactus ou Coca-Cola, je préfère la rondeur crémeuse d’une boule amandes amères.

2015

2015

 J’achète quelques cartes postales, mais pas moyen de les affranchir. A ma question « Avez-vous des timbres ? » le commerçant me regarde d’un air bizarre et lâche un « Non » étonné devant pareille absurdité. Je lui dis qu’il vend de belles cartes. Il bougonne : « Je sais, c’est moi qui les fais. » puis il se radoucit et me suggère de passer à la poste ou éventuellement dans un tabac.

La poste est loin, mais il y a un tabac à chaque coin de rue. Dans le premier, la dame au comptoir paraît insultée quand elle me répond : « Oh non, monsieur, vous trouvez des timbres à la poste. » Au deuxième tabac, j’ai failli avoir de la chance : « On n’en a plus, on en aurait eu ce matin. » A l’hôtel, pas de timbres non plus : « il y en a à la poste, mais elle doit être fermée. » Je tente encore ma chance le soir avant d’aller manger. La tenancière, une matrone noire résume la situation : « des timbres ? Oh vous savez monsieur, c’est rare ces temps. »

Le soir, pour le dernier repas avant le retour du lendemain, on s’installe tous à la terrasse d’un restaurant italien autour de deux tables allongées dans une ruelle de la vieille ville.

Jour du départ

   Après leur nuit de deux heures de sommeil, certains ont les yeux qui se croisent en tirant leur valise jusqu’à l’arrêt du bus. Le conducteur du bus 98, six euros jusqu’à l’aéroport, nous informe que pour un euro, le 52, qui part du même endroit, nous y mènera tout aussi rapidement.

Le hall d’embarquement résonne d’une annonce destinée au passagers du vol Nice – Genève : « Nous saluons les détenteurs de la carte EasyJet plus ». Nos billets de classe économique ne nous donnent pas droit aux salutations.

Dans le hall d’arrivée de Genève, au moment de prendre congé, les élèves nous offrent leurs applaudissements pour nous remercier d’avoir organisé ce voyage. Nous sommes très touchés et prêts à remettre ça… l’année prochaine avec les suivants.

 

 

 

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