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8 août 2015

Juillet au Québec IV

2015     2015

 

   On repart mardi soir. Pour notre dernier jour aux Îles, la pluie s’est arrêtée et le soleil nous envoie même un rayon qui semble se demander ce qu’il fabrique ici. En sortant du parking dimanche, on avait tourné à gauche, lundi on était parti par la droite. On se lance dans la traversée en zigzags de l’île de Cap-au-Meules. Comme chez les « grands », le bureau de poste de Fatima affiche sur fond bleu « Postes Canada » et au-dessous « Fatima » en rouge. On a l’impression qu’une parcelle de l’Etat s’est égarée au bout du monde.

   Le chemin de l’Eglise croise une piste que l’on emprunte pour atteindre la Butte du Vent. Sa particularité réside plus dans la dénomination « Butte » que dans la précision « du Vent ». Comme partout, les rafales nous plaquent au sol, mais l’on bénéficie d’un point de vue à trois cent soixante degrés. Des vallonnements herbeux, un groupe d’épineux que l’on nommerait forêt s’il y en avait aux Îles et au loin quelques maisonnettes embrumées. Impossible de tourner la tête sans voir la mer qui se confond avec un ciel presque blanc.

   La sculpture de sept marins de pierre tirant sur une corde nous accueille à l’entrée du port de l’Etang-du- Nord. On joue notre rôle de touristes : on donne un coup de main aux marins en se prenant en photo.

   Dans une cabane de planches rouges plantée sur  sablonneux, on se commande le classique sandwich du pauvre : le sandwich au homard. Les homards étaient si nombreux autour des Îles que les autochtones utilisaient les carapaces comme engrais pour les champs. Il faut dire qu’il n’y a pas grand-chose qui pousse. Le long d’une route, nous avons observé une affiche présentant comme une curiosité un jardin potager cultivant des poireaux.

2015   Aujourd’hui, avec plusieurs vols par jour de Gaspé, Québec et Montréal, une liaison maritime hebdomadaire vers Montréal et un traversier (ferry en français de chez nous) vers l’Île-du-Prince-Edouard, des produits arrivent quotidiennement. Légumes, essence, appareils électroniques, papier de toilette, meubles, voitures, livres, sont importés du continent. Avec l’été qui semble-t-il dure parfois plusieurs jours, les longs hivers commençant en automne et débordant au printemps, les trois sources principales de revenus proviennent sont selon tante Emma de la pêche, du tourisme et du chèque chômage.

 

 

2015

 

   Dans un cadre chaleureux évoquant les bistrots du Plateau Mont-Royal, des bars, cafés et tavernes offrent une scène aux comédiens et musiciens. Le soir, avant d’embarquer pour le retour, on teste les hamburgers maisons à la galerie-restaurant des Pas Perdus, une adresse qu’on vous recommande à moins de trois jours de Montréal. Un mur est rouge, un mur est orange, le plafond est rose. Le mur du fond est noir au-dessus de banquettes de moleskine bordeaux. Le mur fait office de tableau noir sur lequel les mets sont inscrits à la craie de couleur. Les tables et les chaises sont en bois. Le succès est au rendez-vous puisque des files d’attentes se forment dès dix-huit heures.

   mercredi 22                                                                                        

   Chandler, Gaspésie

   La pluie a rendu la passerelle trop glissante, la sortie du bateau se fait par le pont des véhicules. Les trois mètres qui nous séparent de la navette, franchis au pas de course, suffisent à nous tremper malgré le coupe-vent. Il ne fait pas mauvais, c’est pire. La route principale qui longe le port se nomme le boulevard Pabos, comme ça se prononce. A travers la buée des vitres, on discerne les formes floues des maisons en bois de Chandler. On ne descend pas à l’Atelier d’art, petite bâtisse rouge dégoulinante d’eau proposant des souvenirs d’artistes locaux, et encore moins à La Passerelle reliant la jetée au parc du Bourg, baignée d’eau dessus comme dessous. On se fait une idée de ce qu’a dû être le Déluge. Après un tour de vingt minutes, on réintègre l’abri du bateau sans être sorti de la navette.

   A midi, on reprend la mer. Secoué par les vagues de l’Atlantique, le bateau roule et tangue. On lutte pour tenir debout. Entre Rocher Percé et l’île Bonaventure, point de vue mythique, on devine des formes pierreuses dans la brume. On aperçoit l’orifice de Rocher Percé par un trou dans le brouillard orangé. Sur le pont, la pluie tombe à l’horizontale. Les audacieux qui arrivent à s’accrocher peuvent essayer d’immortaliser ce moment si leur appareil est étanche. Il paraît qu’il fait quarante degrés en Suisse. Dans les embruns automnaux de ce mois de juillet, on repère des oiseaux blancs au profil effilé, sortes de mouettes dont l’extrémité des ailes est noire, les fous de  Bassan.

 

20152015

 

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