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9 août 2015

Juillet au Québec V

   jeudi 23

   Embouchure du Saguenay  

2015

 2015

   Olivia est debout depuis trente minutes. A six heures trente, elle vient me secouer dans la cabine.

-    Je suis sur le pont huit. La lumière est magnifique, viens voir ! il y a plein de baleines.
Je m’extirpe du lit, m’habille et monte sur le pont dans le froid humide de l’aube naissante. Après vingt minutes, j’aperçois l’extrémité de la nageoire dorsale d’un rorqual, puis l’espace de trois secondes, une boule brunâtre qui pourrait être la tête d’un phoque émerge au loin. Le grand lieu de rassemblement des baleines, Tadoussac, est passé. Je retourne me coucher. En attendant le petit déjeuner, Olivia s’installe sur un canapé à la fenêtre.

   A huit heures trente, quand je remonte, Olivia est toujours au même endroit.
-    C’était incroyable, il y avait plein de belugas. Repère les traces blanches, c’est magnifique, il y en a des bandes entières !
   Je scrute les ondulations de la surface qui demeure désespérément vide. Rien. Je me dirige là où je suis sûr de trouver quelque chose : vers la salle du petit déjeuner.

2015    

Québec

   Le bateau s’amarre pour une courte escale au pied la vieille ville de Québec. Les îles sont à mille kilomètres, une chaleur humide nous enveloppe sur les marches menant à la ville-haute. A l’ombre du majestueux Château Frontenac, des jongleurs distraient les touristes. Les artisans vendent leurs bijoux, porte-clés et dessins du Vieux-Québec. Une famille péruvienne me demande de les prendre en photo sur les remparts Les Japonais font des selfies, pardon des egoportraits. Dans les crêperies, sous un bonnet breton, des serveuses en robe à volants bleue et blanche servent des crêpes et du cidre, les magasins de vêtements liquident les stocks. Tout est resté comme on l’a toujours connu et comme on le retrouvera.

 

2015 Près de Trois-Rivières

Vendredi 24

   Débarquement à Montréal sous une bruine matinale. Une navette nous dépose en dix minutes dans un hangar désaffecté du Vieux-Port où l’on récupère nos bagages. On traîne les valises sur un sol de ciment inégal. Le hangar débouche sur une route longée par une voie ferrée. Pour pouvoir traverser, on attend un quart d’heure que le dernier wagon d’un train de marchandises de plusieurs kilomètres ait disparu.
   On se dirige vers la station de métro Place d’Arme. Il reste à avertir Yves de venir nous chercher à la station Henry-Bourassa. Dès que l’on a franchi le portique, je repère un téléphone trois mètres avant l’entrée. Il y a un passage ouvert devant le guichet du préposé. Je peux presque saisir le combiné en tendant le bras. Je lui signale que je dois faire un court appel.

-    Ah, non, vous ne ressortez plus. Une fois qu’on a payé, on ne peut plus ressortir.
Il quitte alors la cabine pour un besoin que je pressens pressant. J’en profite pour faire ce téléphone de trente seconde ni vu ni connu.

Montréal
2015

    L’après-midi chez Loblaws, je cherche un savon liquide. Les anglicismes sont proscrits au Québec. Loblaw’s (= Chez Loblaw) en Ontario et partout ailleurs s’est transformé en Loblaws au Québec. Sur une largeur de dix mètres et une hauteur de près de deux mètres une pleine paroi proposent des centaines de flacons. Lequel choisir ? Aux pamplemousses, mentholé, à la fraise, aux œufs, à la camomille, protection 24 heures. Un emballage rouge ? ou noir ? ou jaune ? Aucun. Je n’avais pas remarqué qu’il s’agissait de shampoings. Les savons liquides sont plus loin, sur un rayonnage qui occupe un mur entier, de quoi tester chaque semaine un savon différent pendant des générations.  

 
 
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