Crète II
La piscine est profonde avec des parois et un fond en mosaïques bleues, entourée de parasols et chaises-longues que je crains devoir quitter pour aller jeter un œil dans les collines environnantes. Les premières explorations nous menèrent en dix minutes de voiture à deux kilomètres, dans une taverne grecque, Kalimera, efkaristo, parakalo (Bonjour, merci, de rien) avec une vue imprenable sur la baie. On nous servit des zucchinis, mélange frit de persil, feta, et aubergines, des pains pita, des brochettes, des salades, des feuilles de vigne, des boulettes de viande, des côtelettes d’agneau, des pommes de terre poêlées, du tsatsiki (yogourt et concombres), accompagnés de bière locale, puis de pastèque, glace et raki, pour quatre-vingt francs pour sept, préparés par la mama, cuisiné par le mari et servis par leur fille. On y est retourné souvent quand on s’est aperçu qu’en coupant, c’était à deux cents mètres, c’est à dire à cinq minutes à pied.
A dix minutes, au bord de la mer au pied des collines, Rethymno est une très jolie ville avec un centre piétonnier dominé par les murs d’enceinte des fortifications. Les marchands de souvenirs, de glaces, d’habits, les restaurants et les boutiques de cuir laissent tout loisir aux touristes de ne pas se sentir dépaysés par rapport à leurs dernières visites à Ténériffe, Djerba ou Vérone. A chaque coin de rue une église et devant une femme en noir qui semble avoir été déposée là pour accentuer le pittoresque du lieu permet de photographier des milliers de fois une scène unique de la vie crétoise. On percevait les joyeux accents des vacanciers heureux, sauf bien sûr quand on a croisé un groupe de Français. Un barbu bronzé, lâchait d’un ton blasé : « Y a rien à faire ici ! », « C’qui fait chaud ! » se plaignait sa copine en se réfugiant dans un kiosque pour feuilleter Elle. « Tu vas quand même pas acheter l’horoscope, c’est débile ! » ai-je encore entendu avant de passer devant la prochaine vieille posée sur son banc devant l’église du carrefour suivant.