Japon VII Kyoto

Les trains   

     En gare d’Odawara, le Shinkansen pour Kyoto part à 10h08. On a quelques secondes pour entrer en suivant une flèche bleue placée exactement devant la porte de notre voiture. On pourrait régler notre montre au moment du départ.

     À deux pas de la rivière Kamo, notre hôtel est idéalement situé en plein centre. Un soir à 21h30, je croise la réceptionniste en pull et jeans qui vient de finir son travail. Je lui demande si elle habite Kyoto.
-    Je vais à Osaka, me dit-elle.
-    Vous avez quelques jours de vacances ?
-    Non, non, je reviens demain à midi.
     La distance correspond en gros à la traversée de la Suisse dans sa longueur.
-    Oh, mais ce n’est qu’à une heure de train, me précise-t-elle en remarquant mon air étonné.

Le Pavillon d’Or

   Michel-Ange n’a pas voulu parier qu’il n’arriverait pas à photographier le pavillon d’Or sans aucun touriste au premier plan. Il aurait gagné ! L’étang offre une vue dégagée sur les façades recouvertes de vingt kilos, cinq couches de feuilles d’or. Après avoir été réduit en cendres en 1950 par un moine qui était arrivé à la conclusion que l’œil humain ne pouvait supporter pareille beauté, il a été reconstruit à l’identique. À son faîte, signe prémonitoire, trône un phénix, cet oiseau mythique renaissant de ses cendres.

     À la sortie des jardins, les marchands sont installés. Pour cinq cents yens, il est possible d’acheter un porte-bonheur garantissant selon le modèle une bonne santé, le bonheur, une place de travail, la rencontre de l’âme-sœur, ou la réussite financière, en particulier me dis-je, pour celui qui les vend. Batiste demanda de lui en acheter quarante conduisant à la réussite des examens. « Tu cherches celui pour agrandir les quéquettes ? » demanda-t-il à un copain en train de les examiner.