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20 janvier 2020

Aventures hexagonales (dénouement)

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Je suis arrivé six minutes avant le départ du TGV de 11h56, mais il y avait une barrière que mon billet n’ouvrait pas, et un vigile devant la barrière.

-   Excusez-moi, mon train est supprimé, je dois prendre celui-ci, il va partir.

-   Le contrôleur vient de partir.

-   Je le verrai dans le train.

-   Ooooh je peux pas faire ça moi, j’ai pas l’autorisation.

Il reste quatre minutes.

-   Mais j’ai un billet pour Lausanne, regardez, et on peut prendre un autre train puisque le suivant a été supprimé.

L’information pénètre lentement dans son cerveau dont il paraît amputé des trois quarts.

-   Ah, mais c’est pour le suivant, alors. Poussez-vous, vous gênez les voyageurs là.

-   Mais le train part dans deux minutes.

-   Il contrôle le billet d’un voyageur pressé, commande l’ouverture du portique que le code du billet aurait ouvert sans lui. Je reviens à la charge :

-   Le train va partir.

-   Oh, là c’est trop tard, les portes sont bloquées, il va partir.

-   Mais j’avais un billet pour Lausanne !!!

-   Ah bon, vous m’aviez pas donné tous les éléments, vous faisiez que de dire « Je suis pressé, je suis pressé ! »

-   Ben bravo, vous faites la grève, vous supprimez des trains et vous empêchez les gens de changer de train.

-   Oh… Faut pas me dire que je fais la grève, moi, je travaille !

-   Ben vous auriez mieux fait de ne pas travailler.

Il me reste à patienter quatre heures et à aller faire changer mon billet aux guichets « Echanges du jour », plus rapides que les guichets traditionnels. Là, ça fonctionne un peu comme dans un pays communiste du Tiers Monde des années cinquante. On fait une première queue au terme de laquelle deux sbires en uniformes nous aiguillent vers une préposée à casquette tricolore qui nous désigne une machine qui distribue des tickets nous donnant le droit d’attendre notre tour pour passer à un des six guichets. Après une trentaine de minutes, une quatrième employée à casquette monocolore cette fois, est prête à transformer mon billet électronique en deux billets papier, l’un annulant celui du téléphone, l’autre validant une entrée dans le TGV de 16h18. Les deux billets doivent, pour demeurer valables, être agrafés ensemble. « On ne peut pas avoir un billet à zéro euros » m’a-t-elle précisé, horrifiée, quand je lui ai demandé pourquoi il en fallait deux. Mon billet en poche, je n’ai plus que trois heures à attendre. 

En me disant que cette grève fournit du travail à pas mal de monde, je remonte la file des clients en rade devant l’entrée des « Echanges du jour ». Dans quelques heures, je vais quitter ce pays, où chacun décide contre tous, pour retrouver la démocratie suisse.

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