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4 septembre 2021

Tribulations à Monte Carlo

 

tempImageW0SPjLJ’arrive bien à l’avance à l’aéroport de Genève, pourtant personne ne me demande une justification de vaccination ou un pass Covid. Dans le hall, un siège sur deux est condamné par un ruban. J’avale un sandwich industriel et une eau minérale sur une marche d’escalier, avec mes bagages comme table à manger. 

À Nice, j’ai l’impression d’arriver dans un camp de recrutement militaire : une vingtaine de soldats, tenue de camouflage, mitrailleuse en bandoulière, encadrent les passagers qui débarquent. Il y en a même dans les toilettes. Je ne fais aucun geste brusque en ouvrant ma braguette devant l’urinoir, je me lave les mains sans quitter ma valise des yeux puis je sors tout doucement. 

Dénicher un endroit secret où l’on peut acheter un billet de bus n’est pas aisé. Aucune indication. Un chauffeur m’informe que dans le terminal II, je trouverai, un peu en retrait, sur la gauche de l’entrée principale des guichets marrons qui vendent des tickets. Je tourne en rond et finis par tomber sur une vitre encadrée d’un panneau marron, derrière laquelle de dissimule une employée. Je lui signale que rien ne permet de deviner qu’on y vend des billets de bus.
-    Oh, mais les gens font comme vous, ils finissent par trouver.
-    Ah bon, mais il y a des aéroports où c’est indiqué.
-    Les avions atterrissent entre la mer et les montagnes ici, nous sommes un aéroport exceptionnel. 
-    Bon. Merci pour le billet. 
Un bus part à 15h15. Comme en Inde ou au Népal, les horaires sont purement indicatifs et ne correspondent en aucune façon à la réalité.

L’hôtel Fairmont de Monte Carlo abrite le championnat du monde de backgammon. L’apéro de bienvenue, le premier soir, se compose de trois olives, deux bières et quelques cacahuètes. Pour les deux cents euros ajoutés au montant de l’inscription, ils ne pouvaient pas faire des folies. Comme d’autres vieux nostalgiques, je me souviens de l’époque où le championnat était régi par la Société des Bains de Mer. On avait droit à des petits fours, canapés, rôtis, dips, crevettes marinées, boissons à volonté et buffets de desserts, puis à une soirée de gala le mercredi au Sporting d’été et, toute la semaine, à l’entrée gratuite au golf et au tennis. Mais, c’était avant que les droits du tournoi n’aient été rachetés par les Américains. 

tempImageAMezxcLes bâtiments dégoulinent de colonnades, de marbre, d’encorbellements et de statuettes en plâtre ostentatoires et tape-à-l’œil. Partout, du béton. J’entrevois entre deux murs une prairie ou une forêt, mais il s’agit d’une monumentale toile en plastique destinée à masquer un chantier. Après avoir, au prix de quatre cent milliards d’euros, récupéré quelques hectares sur la mer, Monte Carlo se développe en hauteur. Les constructions s’imbriquent comme des Lego les unes dans les autres. On creuse des tunnels et des parkings souterrains pour dissimuler les Volvo et les BMW, prévoyant en surface des places pour les Lamborghini, Bentley et Ferrari.tempImageXXN6id

Un soir, en T-shirt, je me vois refuser l’entrée du restaurant du casino principal. Dans la même tenue le lendemain, accompagné par un joueur de backgammon associé avec un cousin du prince, je passe devant les physionomistes et les videurs qui nous gratifient de courbettes et de sourires de connivence.

Dans la salle du tournoi de backgammon, je me demande quel est le lien, nièce ou compagne, entre certaines filles et le vieux type avec qui elles sont à table.

Le gagnant, Masayuki Mochizuki, est le meilleur joueur du monde. Les spectateurs raillaient le finaliste suisse pour son jeu plus créatif que mathématique. Un de ceux qui criaient au scandale qu’un type qui fait des erreurs que sa grand-mère ne ferait pas, soit là en finale est allé le féliciter après le match « pour son titre mérité de vice-champion du monde ». Petit accessit, nous avons gagné, Georges, Thibaud et moi, le titre de champion du monde par équipes. tempImage7XoMQI

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