Epidaure

Les cloches de l’église Saint- Parascève ont carillonné à huit heures. Ce matin, la patronne de l’hôtel et ses deux filles sont tout excitées.

-    C’est la fête pour notre père.
-    C’est son anniversaire ?
-    Il y a une fête à l’église pour son nom. C’est la fête de tous les Parascève.
-    Ah, on fête son nom ?
-    En Grèce, on célèbre plus la fête que l’anniversaire. Il y a un bazar spécial au village. Ce soir on vous invite à manger à neuf heures, comme ça vous pouvez visiter le bazar, juste après l’église, à sept ou huit minutes d’ici.

En fin de journée, on arrivait au marché en à peine une demi-heure, pour le coucher du soleil. Des stands vendaient de tout pour quelques euros. Aucun vendeur ne nous courait après pour nous faire des offres spéciales ou nous convaincre d’acheter : un monde à part !

Pour éviter la foule du week-end, on avait profité de la journée pour visiter Epidaure. A part un feu de forêt, on est effectivement peu retardé. Mais les pompiers sont aux aguets en juillet-août et l’incendie était déjà en voie d’être maîtrisé.

Epidaure était un haut-lieu de rencontres religieuses, culturelles et sportives dans l’antiquité. Dans la fournaise du milieu de la journée, quelques téméraires touristes, souvent français ou japonais, se sont risqués sur le site. Devant les restes d’un édifice, une grand-maman essaie de rendre les choses vivantes pour sa petite-fille de huit ans, plus intéressée par les papillons que par les pierres :
-    Tu vois, là c’était sûrement une salle de bain.
-    Ah oui.
-    Et là, il y avait des chambres. Celle-ci, c’était peut-être la salle à manger.
-    Quand c’est qu’on mange ?

On suit le chemin entre la piste d’athlétisme où les jeunes éphèbes se mesuraient dans une tenue très naturelle, on contourne le temple d’Asclépios, et soudain le son des cigales est couvert par des sons plus stridents encore. Un tumulte, style chanson à boire s’élève non loin. On croise une bande de néo-barbares, des adolescents français en colonie de vacances. On ne distingue pas le détail des paroles, mais on peut imaginer le sens général de la rengaine beuglée :
« On est très bruyants, trou la li la laire, on est vraiment cons, trou la li la la, et on voudrait bien que ça n’échappe à personne. »

Leur ritournelle s’éloigne dans une direction, nous dans l’autre.

L’acoustique du théâtre antique de douze mille places permet à une personne au dernier rang de saisir le sens de paroles chuchotées par des acteurs sur la scène, trente mètres en contrebas.

-    C’était super !

Les temples reconstitués, le théâtre, la piste d’athlétisme Olivia a bien sûr jugé, comme nous, tout cela impressionnant. Mais le super, vraiment super ! concernait le supermarché où l’on s’est arrêté en rentrant pour faire deux ou trois « petites » provisions : ouzo, huit paquets d’olives, fruits, légumes, spaghettis, sauce, jambon, fromage, eau, vin, bières, pain, olives vertes, olives noires, car les autres paquets c’est pour les ramener en Suisse, chips, biscottes et un « merveilleux petit paréo », à peine neuf sacs.

Le soir, tous les clients de l’hôtel (quatorze chambres) sont invités. Mêlés à la famille, au personnel, souvent également la famille, nous passons trois heures qui se terminent par les danses des hommes grecs au son du bouzouki. L’organisation sociale des propriétaires de l’hôtel s’apparente un peu à celle des lions. Les femmes font le ménage, la cuisine, débarrassent, et les hommes, affalés sur leur chaise en face d’une bière ou d’un ouzo, souffrent de la chaleur sans se plaindre. 

Comments

[AmiGilbertAhuy]

C'est bien mieux de fêter sa Fête que de fêter son Anniversaire, comme ça on pense moins qu'on a vieillit à nouveau d'une année...hihihihi... la Grèce est vraiment un trop joli Pays, c'est bien le moment d'y aller en vacances, afin de les aider!

Ami Gilbert