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18 août 2017

Japon VIII Achats

2017

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Takamatsu

     Un petit attroupement s’est formé devant le magasin Loft. Il ouvre à 11 h. Il est 10 h 59.
    À 11 heures tapantes, les doubles-battants s’écartent. Tous les employés forment une haie entre laquelle nous, les premiers   clients de la journée, défilons tel l’empereur inspectant ses sujets. Chacun d’eux se prosterne et nous accueille par une formule de politesse.

     Quelques jours plus tard à Takamatsu, au troisième étage du grand magasin Mitsukoshi, j’ai acheté un châle que la vendeuse s’apprêtait à faire emballer.
-    Avez-vous d’autres achats à faire ? me demanda-t-elle.
-    Non, je vais attendre.
     La dame, désorientée par ma réponse, traversa l’étage au trot et revint avec une demoiselle munie de l’appareil pour les cartes de crédit. Je sortis mon passeport pour bénéficier de l’exonération des taxes. Elles appelèrent une collègue qui accourut avec un dépliant en plusieurs langues décrivant les cinq étapes de la procédure permettant de prétendre au remboursement. Je pourrais le recevoir dans un bâtiment tiers que la demoiselle s’évertua à me situer sur un plan de ville en japonais. Je lui dis que je renonçais, mais elle tenait à m’en faire profiter coûte que coûte. Elle déposa sur le bureau un deuxième prospectus identique et les trois me laissèrent planté là. Après une dizaine de minutes, j’entendis les pas précipités de deux vendeuses revenant avec le châle toujours pas emballé. Elles faisaient de multiples courbettes et s’agitaient dans tous les sens. Après une demi-heure de ce ballet, je fus en mesure de repartir, mon paquet sous le bras, devant les trois employées courbées jusqu’à terre.

     Le Japon souffre d’une inertie bureaucratique qui paralyse toute initiative. Personne n’ose endosser la responsabilité de prendre une décision de peur de se tromper. Lors de l’accident de la centrale de Fukushima, les secours suisses sont arrivés sur place avant les secours japonais, tant la cascade de demandes et d’autorisations à transmettre de mairies en districts puis de districts en préfectures et arrondissements s’était avérée compliquée dans ce pays ou tout est codifié.

     Les employés, toujours pressés, n’accomplissent chacun qu’une tâche bien définie. J’avais fait paniquer une caissière à qui j’avais présenté un cahier en même temps qu’un short à l’étage du prêt-à-porter. Lors de l’achat de chaussures, une jeune vendeuse courait à la réserve chaque fois que je posais une question. J’avais envie de lui dire que j’avais tout mon temps, que j’étais en vacances, mais j’avais l’impression qu’elle était programmée ainsi, que ça ne l’aurait que stressée davantage. 

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