Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chroniques
Newsletter
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Chroniques
Visiteurs
Depuis la création 18 900
31 juillet 2021

Balade au Jura I

 

tempImage9rv7QpÀ l’auberge de la Gare de Montfaucon, ma chambre suffit à contenir quatre lits dont deux superposés. L’inconvénient est qu’il ne reste que dix centimètres pour se glisser jusqu’à la fenêtre. Les champs viennent d’être purinés et je ne me risque qu’une fois à aérer. Un rideau dissimule une douche qui arrose tout sauf celui qui tente de se laver. Les toilettes sont au bout du couloir. 

Le dimanche 4 juillet, une pluie qui mouille jusqu’à l’os pimente notre première sortie. Le soir, au moment du souper, le soleil émerge des nuages, le ciel s’éclaircit, et on observe par la fenêtre du restaurant un ciel lumineux d’un bleu immaculé.

Le lendemain matin, les splash splash des chaussures font échos au floc floc des gouttes sur des parapluies. Une pluie horizontale poussée par les rafales d’un vent du Nord fouette le visage. 

Les conducteurs jurassiens passent en trombe (d’eau), arrosant les anachroniques promeneurs que nous sommes. Une ou deux voitures qui ralentissent. Quand elles sont proches, on discerne leurs plaques glaronnaise et lucernoise.

Après des années à enseigner l’allemand à des adolescents dont ce n’était pas la passion, Doris profite à fond de sa retraite. Sous son parapluie vert ruisselant, elle cite Sénèque « La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie. » Elle aime le soleil, mais aussi la pluie, les découvertes, les balades, le vin, les spas, les aquarelles, à condition qu’elles ne s’éternisent pas, et tant pis pour les finitions, elles sont vivantes ainsi et l’art, ça ne se discute pas, ça se ressent, alors on ne discutera pas. En-dessous de vingt-cinq degrés, elle commence à sentir le froid et s’emmitoufle dans une doudoune si la température chute à vingt-deux. Elle est reconnaissante à Bastian de peu intervenir sur ses aquarelles. Moi, c’est l’inverse, je préfère être corrigé. « Faire juste » ne bride pas ma créativité. Je m’efforce d’aller à l’essentiel et il arrive parfois que je ne sois pas le dernier à terminer. Doris tient un journal sur lequel elle passe deux heures chaque jour. Des croquis et une remarque sympa sur chacun. Je suis « celui qui qui sait additionner et faire des divisions » car j’ai secondé la serveuse paniquée par la division par deux des 59.- de la bouteille de vin. tempImageGpWEiF

Je ne me sens pas l’âme d’un explorateur émoustillé à l’idée d’entrevoir la queue blanche d’un lièvre sauvage. Je préfère tremper mes pinceaux dans un gobelet stable, un café posé à côté, plutôt que dans un récipient brinquebalant, assis à califourchon sur une souche. Dans un sac à dos, l’objet que je cherche est presque toujours inaccessible et n’émerge que forcé et contraint. Je n’ai pas le profil du campeur sauvage, mais concernant les balades-aquarelles, si Bastian avait des cartes de fidélité, la mienne serait presque pleine. 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité