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9 avril 2013

L'accueil à Macao

Elégante Macao

Livres Macao

Gens attente

Ambiance cordiale. Les nouveaux riches s’affichent en Prada, portent des accessoires Versace et arborent une montre suisse. Tous ça presque avec… discrétion, comme de dignes descendants de l’empereur de Chine. Ils perdent et gagnent avec le sourire, heureux de parler anglais avec des étrangers. D’ailleurs, ils n’ont même pas besoin de comprendre la langue pour converser. Lors d’une visite des lieux, je m’adressai à la jolie demoiselle qui gardait l’entrée de Spa.
-    Do you speak english ?
Ça me valut un grand sourire. Tout le personnel a toujours l’air honoré de s’occuper de nous. Pourtant il n’y pas de pourboire ici, et le modèle est une sorte de capitalisme dans un régime communiste. La différence est peut-être que dans le système capitaliste, de bonnes performances peuvent laisser espérer une promotion ou une augmentation, et dans cette économie à la sauce communiste, une attitude positive peut laisser l’espoir de conserver son poste. Bref, la demoiselle semblait ravie de me répondre.
-    Yes.
-    The Spa is free ?
-    Oh, yes, sure.
-    Thank you.
Je franchis son comptoir pour aller jeter un coup d’œil
-    Wait, wait ! it’s 360 $.

Ces petits malentendus n’empêchent pas de fraterniser « Yes, yes ». Le personnel est très attentif. Au buffet une dame a laissé tomber un bol de sauce qui s’est fracassé par terre. Il avait à peine touché le sol qu’un serveur s’était précipité pour faire écran et éviter qu’un client ne risque par mégarde de souiller la semelle de ses chaussures.

Peut-être parce que les Chinois sont très nombreux, le régime a imaginé de doubler toutes les places de travail. Pour un employé qui, par exemple, change des jetons en dollars, il y en a toujours un deuxième qui contrôle le premier. Un maître mot : vérifier. On pose les billets sur le comptoir, puis l’on se recule. Ils sont alors comptés à la main, puis à la machine, avant d’être échangés contre des jetons qui seront scannés aux ultra-violets s’ils sont amenés à la table. A chaque entrée du casino, dans un uniforme à boutons dorés, c’est un garde, surveillé par un vigile, qui nous salue très cordialement et avec empressement. 

Pendant le jeu, nos pauses sont contrôlées. Dix minutes pour aller aux toilettes ou boire un café, une heure pour aller manger. Si l’on dépasse ce temps, nos jetons sont retirés et la place est cédée au premier des inscrits sur la liste d’attente.

Les dédales du casino font un peu penser au château de Poudlar de Harry Potter. Depuis la sortie de l’ascenseur, on arrivait dans la salle de poker parfois par la droite, parfois par la gauche ; parfois on se retrouvait à notre point de départ devant l’ascenseur. On a essayé d’avoir des repères : un coin canapés à droite juste avant la salle de poker, mais au moment d’arriver, le coin canapés avait disparu. On a aussi repéré un restaurant parfait, tout près du poker, où l’on avait décidé d’aller manger un soir. Mais au moment d’arriver, le restaurant aussi avait disparu, et il avait été remplacé par un autre, qui a également fait l’affaire. En retournant à nos chambres, on s’est aperçu que le restaurant fantôme avait été reconstruit ailleurs. On est monté à notre étage, le douzième, mais en sortant de l’ascenseur, on ne reconnaissait plus rien, même l’étage avait été déplacé dans un autre secteur. On a déjoué le sortilège en redescendant et en empruntant un autre ascenseur, qui lui non plus n’était pas à cet endroit la veille. Tout Macao semble bâti selon ce principe : quand on a fini par trouver une sortie du casino en suivant le couloir sur la droite de la salle de poker, on s’est trouvé vis-à-vis du MGM. Le lendemain, en empruntant le même couloir, c’était la royale enseigne du Grand Lisboa qui, en face de la sortie, nous dominait de toutes ses lumières colorées. Bref, les constructions en Chine avancent encore plus vite que ce que nous pouvions penser en lisant les journaux occidentaux. On a réussi quelques temps à contourner le problème en prenant systématiquement la direction opposée à celle qui s’imposait à notre esprit. Mais, l’on s’est aperçu que, parfois, la première idée se serait révélée correcte, et l’on a recommencé à s’embrouiller.

Maison Macao

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