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12 août 2016

Crète IV

 

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Ce soir nous irons à l’agence de l’aéroport restituer ce qu’il reste de la voiture. Nous noterons la déception du loueur qui devra constater que les clients ne l’ont pas achevée une bonne fois pour toute et qui devra une fois de plus se contenter du prix (énorme) de la location à défaut de pouvoir toucher celui de l’assurance (valeur à neuf). Nous allons exiger une réduction et il prendra un air étonné pour nous répondre en nous soufflant la fumée de sa cigarette au visage qu’il n’a jamais fait face à une telle demande, que tous ses clients sont satisfaits, que ses tarifs sont les plus bas de la place, qu’il ne gagne presque rien, que sa femme et lui ne sont plus partis en vacances depuis il ne se rappelle plus quand et que si l’on n’est pas content on peut toujours appeler la police (il omettra de nous informer de l’arrangement qu’il a conclu avec le sergent local avec qui il partage une part de ses rapines, et qui n’a aucun intérêt à faire des histoires puisqu’il est lui-même mouillé jusqu’au cou, et qu’en plus c’est son beau frère). Après une nouvelle bouffée de cigarette chargée de mépris, il se tournera vers les clients suivants et nous ignorera en faisant mine de croire que nous en avons terminé, qu’il n’attend pas d’excuse de notre part et qu’il est prêt à passer l’éponge. Si nous insistons, il jettera un coup d’œil au véhicule et menacera de nous demander un supplément pour la raie sur le pare-choc avant et pour la bosse à l’arrière dont le contrat QUE NOUS AVONS SIGNE, ne fait pas mention. Alors il veut bien être gentil, mais il y a des limites, et ce n’est pas que la carte VISA, mais nous qui pourrions être consignés jusqu’au paiement s’il lui prenait la lubie de contacter ses potes, euh… la police voulait–il dire.

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Alors, avec la consolation de ne pas avoir rempli le réservoir d’un centilitre de plus que le quart initial, nous repartirions énervés si nous étions étonnés de sa réaction. Mais nous demeurerons sereins, confiants en notre capacité de juger notre prochain, car nous aurions perdu tous nos repaires s’il nous avait répondu : « Mais que vous a-t-on donc fourni comme voiture, je croyais qu’elle était neuve. Naturellement, je vais vous rembourser la moitié du prix de la location, et voilà un petit souvenir pour madame et une bouteille pour monsieur, avec toutes nos excuses, au plaisir de vous revoir. »

Il est dix-sept heures. Nous prenons une dernière fois place dans la fourgonnette où nous, passagers transbahutés, avons pendant quinze jours remplacé les marchandises pour le transport desquelles elle fut conçue. Un taxi nous précède avec les bagages, la climatisation et de la place pour les jambes de trois d’entre nous.

 

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