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2 août 2021

Balade au Jura IV

tempImageO9U4KM    À l’auberge, les habits et le sac sentent le chien mouillé. Dans ma chambre, le sèche-cheveux que j’ai déniché dans l’armoire a fini par devenir un des objets les plus utiles du séjour. 

    La patronne de l’hôtel, joviale, prend toute la place quand elle s’exprime dans la salle.
-    Il fait toujours beau d’habitude en juillet. Le soleil revient ce week-end.
Ça pourrait être une consolation si on ne repartait pas vendredi.

    Chaque jour on s’interroge : commencera-t-il à pleuvoir à 8 heures le matin ou seulement à 9 heures au moment du départ ? Comment arrivera la pluie : sous forme d’une bruine, d’averses ou d’un déluge transperçant les habits dès le départ ? Hier nous avons bénéficié d’une accalmie. Notre attention pouvait se détacher du ciel pour se concentrer sur le sol spongieux, les amas de terre, les bouses et les flaques. Puis tout redevenu normal, les nuages ont déversé leur trop-plein. Des filets d’eau s’écoulaient le long des jambes et s’immisçaient entre la peau et les chaussettes.

    Jeudi, nous quittons les pâturages pour descendre dans la combe du Tabeillon, un affluent du Doubs. La pénombre y règne même par beau temps. On devine quelques rayons de soleil entre les arbres quand on effectue la traversée. Les lianes, la mousse et les roches abruptes confèrent au lieu une ambiance embrumée de forêt tropicale. Le Tabeillon et ses affluents, habituellement à sec, débordent. Sur les bords d’un étang, un endroit où l’on aurait pu se tenir, une station de pompage rend le lieu trop bruyant. On remonte des gorges. Après un pique-nique sur la terrasse d’une auberge, on commence une aquarelle. Le vent se lève, la pluie se met à tomber. 

   Vendredi, dernier jour. Des réalisateurs de cinéma allemands tournent un film dans un cadre jurassien. On arrache l’autorisation de passer devant les camions de la production « sans prendre de photos ». Entre les gouttes, on croque un mur de pierres moussues, avant de remonter du côté du village du Bémont. 

Gras pâturages verts

Vaches et veaux couchés ruminent

Un train rouge folâtre.

   À midi, on pique-nique autour d’une fontaine, avant de peindre une fenêtre et la porte de la façade d’une ferme.
En fin de journée, le soleil se devine derrière les dernières volutes brumeuses.

    Apéro d’adieu devant l’auberge sous l’érable qui s’ébroue. Le week-end s’annonce radieux. Ce que l’on a moins aimé : la météo, l’humidité, le côté spartiate de certaines chambres. Ce que l’on a préféré : tout le reste, l’ambiance agréable, le rythme, les aquarelles, les petites balades, le train rouge de la compagnie du Jura, les vaches et les collines, la bienveillance de Bastian, la corolle des parapluies, les sèche-cheveux, les attentions du patron et le sourire de la patronne qui se propose d’acheter certaine de nos œuvres pour les exposer dans son restaurant « car elles sont si belles » et elle aimerait tant pouvoir s’adonner à la peinture, mais une maladie des os l’empêche de tenir un pinceau. Elle nous offre des bières, on se dit au revoir. On retourne rejoindre la civilisation en Valais, à Fribourg ou dans le canton de Vaud. Je me suis procuré à l’auberge du miel des Franches-Montagnes et je fais un détour pour acheter de la pâte à pizza, des tomates et du fromage à la Coop, celle de Saignelégier, histoire d’emporter un bout de Jura à la maison.

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Commentaires
P
Merci Michel,<br /> <br /> Commentaire très sympa.<br /> <br /> Je pars à l’instant avec Serge au tournoi d’Annecy. Je me réjouis de te revoir.
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M
Bravo Patrick, excellente série de chroniques ! Je me suis régalé, comme d’habitude.<br /> <br /> J’espère que tu vas bien :-)<br /> <br /> Amitié <br /> <br /> Michel
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