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5 juillet 2022

Chroniques persanes VIII : Eau de rose et fleurs d’orangers

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L’après-midi, visite du jardin des roses. Un grand parc vert au centre de Chiraz avec, je vous le donne en mille, des centaines de roses alignées pour le plus grand plaisir des amoureux des roses. Dans un bassin rectangulaire se reflètent les colonnes de la façade blanche d’un palais. Des chemins, des arbres, un étang avec des rochers sur lesquels se prélassent des tortues. Nous nous promenons parmi les familles locales dans cette oasis urbaine. La végétation ressort d’autant plus contre le fond ocre et sablonneux des montagnes entourant Chiraz, culminant à six mille mètres. Dans un café sous des palmiers et des abricotiers, je bois avec Leyla une eau parfumée aux fleurs orangers. Avec l’eau de rose, cette boisson fait la fierté des Iraniens.

-    C’est très bon, lui dis-je pour répondre de manière rassurante à sa question.

En toute confidentialité, je regrette de ne pas m’être accroché à ma première idée : un de ces désaltérants jus d’oranges fraîchement pressé. Ce que je bois ressemble à un sirop doucereux. J’ai l’impression d’avaler du parfum. 

    En retournant au minibus, on s’aperçoit que tout le monde est là, sauf Philippe. 

    On le cherche à gauche, à droite. Personne ne l’a aperçu. 

     Il arrive avec dix minutes de retard. Catherine est la plus directe :
-    Tu étais où, tu t’es perdu ?
-    Ben non. Vous faites quoi ? maugrée-t-il. J’vous avais dit que si on me cherche, je suis toujours au premier bistrot.
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     Bon, ben tout était dit, on s’est presque excusé et on est monté dans le bus pour se rendre au mausolée de Saâdi, poète du XIIIe. Comme tous les jours, la foule se presse autour de son tombeau. Il est vénéré aujourd’hui comme on adulerait en Occident un chanteur ou un sportif célèbre. Saâdi, c’est un Ronsard, un Rimbaud iranien. Autres pays, autres mœurs ! Avec ses éloges de l’amour, du vin et de la jeunesse, il serait censuré et embastillé aujourd’hui, mais il a été récupéré par le régime qui le présente comme un musulman exemplaire.

Le soir à l’hôtel, grand débat. Pour certains, tous les malheurs du monde viennent des États-Unis et de leur complaisance à l’égard d’Israël. Avec l’invasion de l’Ukraine, Poutine ne fait que se défendre contre cet impérialisme occidental. Je dis que tout n’est peut-être pas si simple, noir ou blanc, puis je me promets, à l’instar d’une bonne partie du groupe, d’éviter les sujets politiques.

La bière sans alcool brouille peut-être un peu les idées. Ça ne vaut pas le vin, là-dessus on tombe tous d’accord avec Philippe, mais on n’est pas venu en Iran pour effectuer une dégustation viticole.

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